Une après-midi d'été

Description de Une après-midi d'été

Nonna est un jeune soldat qui est retourné indemne du front de la grande guerre et qui vit désormais avec sa compagne Perdrix dans un petit port breton. Cependant, la vie de ce couple est ternie par le mutisme bougon de Nonna qui passe ses journées à sculpter des soldats de bois et à ressasser ses souvenirs de guerre. Chaque jour, ils sortent « Hans », un mannequin en uniforme allemand qu’ils placent devant la meurtrière pour essayer de lutter contre les traumatismes de Nonna. Le récit de Bruno Le Floc’h est une succession de flashbacks sur l’expérience des deux hommes au fond des tranchées, qui furent, comme chacun le sait, abominables et inhumaines. Il n’y a rien de bien nouveau pour qui a déjà lu/vu une chronique de guerre : tout est là, « hélas », une nouvelle fois... Les encrages subtils, épurés et sobres s’intéressent plus à l’humain qu’aux aspects spectaculaires et à l’hémoglobine.

Critique de Une après-midi d'été

Ce one-shot est en réalité la suite de Trois éclats blancs (prix René Goscinny en 2004 !), où l'on découvrait la construction du phare et la belle amitié entre les deux héros. Dans cette nouvelle histoire, Bruno Le Floc’h s’appuie sur des rapports toujours aussi forts et sincères entre les personnages, mais l'issu est terriblement désabusée. Le récit humaniste explore une fois de plus les traumatismes de la guerre sur les soldats qui tentent de retourner à la vie civile. Le Floc’h livre une chronique de guerre qui ne manque pas de qualité, même si l'on peut déplorer un certain manque de renouvellement dans le traitement du sujet. Les dessins sont subtils, épurés et sobres, privilégiant les aspects humains plutôt que les scènes de violence. Cependant, pour les lecteurs qui s'intéressent à la Première Guerre mondiale, cette Après-midi d’été est une bande dessinée intéressante qui offre une perspective différente sur les combattants survivants des tranchées.